jeudi 30 août 2007

Reine des coeurs

Cela fait maintenant dix ans que Lady Di est morte tragiquement d'un accident d'auto à Paris. Impossible de l'oublier alors que la télé française n'arrête pas de passer des documentaires sur la famille royale.

Bon, donc, au-dessus du tunnel de l'Alma où a eu lieu l'accident, il y a une sculpture qui s'appelle la Flamme de la liberté, et qui est une reproduction de la flamme de la Statue de la liberté. Ces jours-ci, c'est un genre de mémorial improvisé qui rend hommage à la princesse, où tout le monde qui l'aime va porter des fleurs et des photos.

Et en tant que jeune journaliste à l'affût de l'événement, j'ai pris tout à l'heure mon appareil photo et je suis allé voir sur les lieux pour voir à quoi ça ressemble. Voici quelques clichés. (Oui, Paris Pâté : le poids des mots, le choc des photos.)


(Regardez bien la tour Eiffel qui se la joue discrète dans le fond.)
Ca, c'est le bord du tunnel, où plusieurs viennent graffiter leur amour pour Diana et lui écrire un petit mot (mais certains envoient promener Camilla, hein).



Je me demande juste où est le mémorial à la gloire de Dodi. Non, sans farce, j'ai vu aux actualités que le père Al-Fayed a installé une statue de Di et Dodi dans le magasin Harrod's de Londres, qui lui appartient.
(Maintenant, répétez : Lady Di dîne de Dodi en dodelinant... faudrait trouver une suite... logique, si possible.)

L'administration, encore

Aujourd'hui, j'ai télécopié au Canada ma demande d'inscription pour l'élection partielle du 17 septembre. Je ne sais pas si ça va marcher, mais ça ne coûte rien d'essayer (et intérieurement, je pense : "Pour la démocratie, le droit de vote, les citoyens, les philosophes de la Grèce antique, les peuples opprimés, l'Afghanistan, tout ça, tout ça. Voter est un privilège que certains paient de leur vie, encore aujourd'hui." Enfin bref, je m'y crois.).

Pour faire une histoire courte, c'est que je suis toujours inscrit sur la liste électorale fédérale du comté de Roberval-Lac-Saint-Jean. Suite au départ de Michel Gauthier, des élections sont annoncées pour le 17. Et je tiens à voter pour les raisons mentionnées plus haut.

Alors, j'ai dû remplir un formulaire trouvé sur Internet - l'administration, je connais - et faire une photocopie "d'une pièce d'identité avec adresse". La seule pièce d'identité que je possède avec mon adresse au Lac-Saint-Jean, c'est mon passeport. Et 1) l'adresse n'est jamais inscrite sur la page d'identification, avec la signature et la photo, et 2) c'est moi qui ai rempli à la main la section "adresse - en cas de déces ou accident prière d'aviser". Donc, j'ai des photocopies différentes, je ne sais pas si c'est conforme, j'ai envoyé par fax à Elections Canada, je ne sais pas si c'est compréhensible, mais bon, on verra ce que ça va donner.

Dans quelques jours, je devrais recevoir ma trousse de vote, avec mon bulletin et une enveloppe pour le retourner à Elections Canada - avant le 17, bien sûr, ils ne m'attendront pas.

Vous voyez bien que j'ai écouté dans mes cours d'histoire, quand on parlait de l'importance de remplir ses devoirs de citoyen.

Vache

Lu dans Direct Soir d'aujourd'hui à propos de Loana, star de la télé-réalité reconnue pour sa forte poitrine :

"Célèbre gagnante du jeu Loft Story, Loana Petrucciani célèbre aujourd'hui son trentième anniversaire. Première célébrité issue de la télé-réalité, Loana a su entretenir, via sa société Loana Production International et un Q.I. qu'on dit d'exception, une notoriété qu'on prédisait éphémère. Six ans après être sortie du loft, la jeune femme est toujours là, tantôt chanteuse, tantôt styliste, tantôt présentatrice, mais toujours blonde."

mercredi 29 août 2007

En passant

Et pour ceux qui pourraient penser que mon blogue est décousu et anti-chronologique, je vous réponds que vous n'avez pas tort, mais bon, si vous tenez absolument à voir des photos pas originales de la tour Eiffel et de Notre-Dame, je vous enverrai une carte postale et la photo sera impecc.

Mais je vous ferai bientôt visiter Saint-Denis et mon appart, en photo et tout. Dès que j'ai le temps. D'ici là, contentez-vous de mon style anecdotique et compte-gouttier (oui, j'ai inventé ce mot).

C'est donc là

Un peu à la manière du billet précédent, voici un resto de Montmartre dont le nom m'a tout de suite accroché, vu le stress et les difficultés que ça m'a causé juste avant mon départ - voir nombreux billets précédents à propos de mon visa.

Donc, voici le Consulat de France.

(Ah ben, tiens, finalement c'était à Paris. Non mais, ça pouvait bien prendre du temps à recevoir mes papiers... Je me trouve drôle, merci de m'accepter.)

Ze Bombardier

Voici un resto situé en face du Panthéon qui a manqué me faire crier, à la manière de ces pubs débiles : "Eille, c'est MON restaurant!"

(Même pas vrai que c'est mon restaurant. En fait, c'est "THE BOMBARDIER". In Paris. Est-ce qu'on devrait alors dire "The Bommmmbardieurr", style Anglais qui lit le français?)

mardi 28 août 2007

A la Pierre Légaré

Paris est une ville où toutes les nationalités se rencontrent. Alors, peut-on dire que c'est une ville "multinationale"?

Ou-la

Mes amis, je crois que je suis amoureux. De la tour Eiffel. Elle est magnifique, fabuleuse, unique, tout ça.

(Parenthèse ici : je ne suis surtout pas amoureux du clavier français, dans lequel je me barre encore. Je l'ai pas encore apprivoisé totalement, et c'est dommage, parce que normalement, j'ai l'impression que je m'exprime super bien au clavier, que mes phrases sont claires et que j'ai l'esprit fin et aiguisé derrière mon écran. En fait, j'ai des fois l'impression que je communique beaucoup mieux avec un clavier que dans la vraie vie, In The Real World (autiste, moi?). Alors changer de clavier, c'est comme me couper une main ou m'arracher un oeil - ou apprendre une nouvelle langue. Frustration du jour.)

La tour Eiffel, donc. Je suis allé la revoir hier soir (parce que notre rendez-vous du week-end était complètement raté à cause du brouillard). Je l'ai vue scintiller et c'était complètement magique - d'ailleurs, son éclairage de nuit est breveté, alors il est théoriquement interdit de la photographier (faut venir à Paris pour la voir, les amis).

Mais la véritable magie, c'est de voir en dessus tous ces gens émerveillés, ces amoureux enlacés, ces nationalités mélangées dans l'harmonie, comme si tous les peuples de la Terre venaient à Paris juste pour tenir leur appareil photo et prendre un cliché de la tour Eiffel. Il y a de bonnes vibes, quoi. On se sent au coeur de l'identité humaine, sans parler du patrimoine. J'ai été super ému.

(Bon, parce que sinon, je déteste les sites trop achalandés, parce que j'ai une peur bleue de me faire piquer mon porte-feuille.)

Et puis à part ça, les gens de l'OFQJ sont très sympas. Dans mes temps libres, je regarde les pubs télé (sans farce, je suis fasciné. Vous devriez voir, c'est très divertissant). Ah oui, et je vais faire mes courses au supermarché et j'adore ça. J'essaie de prendre des trucs inconnus (plus petit format possible au cas où j'aime pas) et j'essaie de payer pas trop cher (parce que l'Euro, franchement, c'est pas facile).

Donc, je mange un brie excellent à tous les repas depuis hier. A se rouler par terre.

Et tous les commerces aux alentours sont des boucheries hallal, des salons de coiffure afro et des boulangeries à la française. Ok, il y a pire.

lundi 27 août 2007

A la télé

En ce moment, j'écoute les Simpsons à la télé française, et les voix de la traduction sont vraiment trop trop bizarres.

(En tout cas, ça fait changement des documentaires sur Lady Di que j'ai écouté toute la fin de semaine sur M6.)

Ah oui, et les pauses publicitaires, en France, ça me fascine. Elles sont super longues et les slogans sont en anglais. J'ai l'impression de n'avoir fait que ça depuis que je suis arrivé.

Bref, la télé française est bizarre. Ils ont encore Fort Boyard. C'est exotique.

dimanche 26 août 2007

Les simulateurs


Voici le groupe de jeunes de l'OFQJ avec qui j'ai eu mon accueil. Cette semaine, ils participent à la simulation du parlement européen qui se tient à Paris et qui accueille des étudiants de l'Europe et du Québec. Ca semble une activité très intéressante, exactement dans le genre des parlements jeunesse, mais là, c'est international.

Je ne connaissais personne là-dedans, mais bon, ce sont tous des universitaires très cultivés et géniaux.

(Malheureusement, j'ai visité Paris sous le brouillard ce week-end. La deuxième photo est sur le parvis du Sacré-Coeur, à Montmartre. Cliquez pour agrandir. Je devrai y retourner, je pense...)

Le WC du CISP

Avant mon départ, Babine m'a dit qu'en France, la toilette n'est généralement pas dans la même pièce que la douche. Or, je débarque au Centre international de séjour de Paris (CISP) et tadaaaaam, voici la douche ET la toilette ET le lavabo (toute la salle de bain, en fait), pris en flagrant délit dans une proximité douteuse (car oui, la toilette est DANS la douche).


Par ailleurs, le conseiller de séjour de l'OFQJ nous a expliqué durant une visite que le mètre carré, à Paris, vaut 6000 Euros. Le CISP a voulu économiser, c'est certain.

(Mais pour rassurer ma famille, je dois dire qu'à Saint-Denis, la douche et la toilette sont bien dans deux pièces séparées. D'ailleurs, j'ai un bain complet.)

L'oiseau de métal


C'est la vue que j'ai eu de mon hublot, à mon réveil vendredi (après une seule heure de sommeil, à peu près). Le commandant a annoncé que c'était la côte de l'Irlande. Bon, je ne suis pas un expert en aviation et/ou géographie, mais c'était magnifique. D'une part, on voyait l'océan et on pouvait aussi apercevoir, sur la terre, plein de petits villages dispersés à travers la lande, et tous ces petits champs découpés en triangles.

L'aile de l'avion était impressionnante aussi.

Je peux dire que bien aimé mon premier vol. D'ailleurs, je ne me suis pas perdu dans l'aéroport et je n'ai pas perdu mes bagages non plus - bagages qui, pesés par la compagnie aérienne, totalisaient 26 kg, alors que j'avais la permission de me rendre jusqu'à 40 kg (et la limite normale autorisée est de 23 kg, oui bon, j'ai des permission spéciales qui servent à rien, c'est ça la vie). Mes valises me semblaient énormes, mais mon amie Babine m'a dit : "Ouais, t'es pas une fille, toi."

"Et c'est pourquoi les avions, les palmiers et les saisons me touchent aussi, mon ami"
-Mara Tremblay, Tu es là

mercredi 22 août 2007

Pourquoi (bis)

1) Pourquoi les guides de voyage (Guide Voir, Routard, etc.) sont si lourds?

Je pense que je ne connais rien de plus hypocrite qu'un guide de voyage. Petit format, il semble dire «Mets moi dans tes bagages, tu ne le regretteras pas.» C'est le pragmatisme fait livre, on dirait. Ben, c'est pas vrai du tout. Je ne sais pas ce que le papier des guides de voyage a de si spécial, mais c'est pas léger. Est-ce que les éditeurs pourraient songer, un jour, à ces pauvres avions qui doivent voler malgré le poids de tous ces livres entassés dans les valises? Et les gaz à effets de serre, vous vous imaginez?
Sans blague, je crois avoir 10 lbs juste en guides de voyage dans mes bagages. Je veux voyager, pas me détruire la colonne vertébrale.

2) Pourquoi les fonctionnaires du Consulat font preuve d'humanité deux jours avant mon départ?

Événement absolument extraordinaire, le Consulat général de France à Montréal m'a appelé ce matin. «M. Doré, nous venons de terminer l'étude de votre demande de visa. Nous aimerions savoir s'il était possible pour vous de passer à nos bureaux chercher votre passeport, parce que vous pourriez avoir de la difficulté à le recevoir par la poste.»
Euh, c'est justement pour cette raison que j'appelle frénétiquement le Consulat depuis une semaine, que j'envoie des courriels et que je téléphone à nouveau pour qu'ils m'accusent réception. Mais si c'est vous qui le proposez, c'est parfait.
(Et le Consulat qui se soucie de moi, c'est pas normal. Il doit y avoir un alignement des astres.)

3) Pourquoi j'ai des valises aussi grosses et/ou aussi remplies?

Je pars avec un sac à dos et deux énormes valises. Genre que je ne passe plus les cadres de porte. Mais j'espère secrètement perdre une valise à l'aéroport. Je suis certain que ça serait beaucoup plus pratique pour me rendre à Saint-Denis en métro (je suis très pragmatique, moi).

lundi 20 août 2007

Nous ne sommes pas au Canada

« - Ce n’est pas rien qu’à vous… tout… tout… tout…
- Je viens pour un an, madame, osai-je lui répondre.
- Et vous pensez avoir besoin de tout… tout… cela… pour une pauvre petite année!
J’eus envie de rétorquer qu’une année à Paris ne pouvait pas être une «pauvre petite année…» mais je n’en eus pas le temps.
- Toutes les mêmes, les Américaines, avec vos tonnes de bagages!
- Je suis Canadienne.
- Toutes pareilles, continua-t-elle, avec vos énormes malles garde-robe. Vous ne savez donc pas ce que c’est qu’un appartement parisien? Nous ne sommes pas au large ici comme dans votre Canada.»
Tiré de La détresse et l’enchantement, Gabrielle Roy.

(Et ça aussi : «Parmi les flots de dépaysés que Paris reçoit tous les jours, en vit-il jamais arriver de plus égaré que moi, à l’automne de 1937?»)

Jeune gars aux cheveux blancs

«Je suis à l’âge où l’on ne dort nulle part / Les seuls lits d’où je rêve sont des quais de gare»

À quelques jours de mon départ, c’est la chanson de Camille que j’ai dans la tête (celle-là et des tas d’autres : L’autre bout du monde, Fuir le bonheur, Confiance, Je suis parti).

Sauf que moi, je déteste les quais et les gares. Dormirais pas là. En fait, je hais les salles d’attente au sens large. Les pires endroits que je connaisse. On est toujours mal assis, épuisé, les bagages nous écrasent. Ah oui : on court et j’ai toujours, toujours peur d’être en retard. (Sinon, quand on ne court pas, on attend, et c’est quasiment pire.)

Oui, je sais. Ça fait juste commencer. De mercredi à samedi, je vais vivre dans mes valises, je vais prendre l’autobus et l’avion, je vais faire des tas de transferts, je vais probablement être très fatigué.

Je m’envole jeudi soir vers 22 heures. Ne pense pas que je vais dormir dans l’avion.

Sinon, je ramasse mes affaires. J’ai fait le ménage de mon étage à disques, et j’ai pu retenir les 28 indispensables.
(Et le chiffre 28 n’a pas de signification mystique particulière. C’est juste que mon compartiment n’a que 28 pochettes de plastique. Désolé de vous décevoir, Dan Brown.)

Et puis j’ai fait une belle liste de tous les CD que j’emporte. Bon, comme ça, ça n’a pas l’air trop palpitant, mais j’imagine que si je les perds tous, je serai très content de l’avoir - je pourrai pleurer pendant des heures en la relisant, oui, c’est ça.

samedi 18 août 2007

Pourquoi

Pourquoi, lorsque je barre (enfin) un item de ma Liste des choses à faire, j'en ajoute au moins dix autres tout le temps?

(En d'autres mots : pourquoi est-ce que j'ai l'impression que ne serai jamais prêt à partir - jamais, jamais, JAMAIS? Ou bien je pars trop tôt?)

Sinon, je cherche les paroles de la chanson Confiance de Michel Rivard. L'ai entendue à la radio cet après-midi. Ça dit quelque chose comme "On peut tout mettre dans une valise" et puis il y a le mot Confiance... Oui, bon, disons que ça me parle, présentement.

jeudi 16 août 2007

De la poutine

Étant donné que je n'ai pas de nouvelles de mon visa, j'essaie d'appeler le Consulat de France tous les jours. Ça fait depuis la semaine dernière que ça dure. Aujourd'hui, je crois que j'ai appelé six fois.

Or, ça ne répond pas. Je vous jure. D'abord, il y a un message enregistré qui nous souhaite la bienvenue (vraiment très long), puis on fait un choix - «pour le service des visas, composez le 2». Ensuite, on entend une sonnerie et puis c'est tout.

Lundi, ça a répondu. Moi, je voulais faire ça cool, sans pression, alors j'ai juste demandé à la demoiselle si le Consulat avait reçu ma demande par courrier express.

«Je suis désolée, monsieur, je ne peux pas vous répondre. Les gens du service des visas ne répondent aux questions qu'à partir de 15 heures l'après-midi. Sinon, est-ce que vous avez vérifié par Internet sur le site des postes?»

Grrrrr. Vraiment, soit elle ne comprend pas, soit elle ne veut pas comprendre.

Mais en règle générale, le Consulat ne répond pas. Mon côté parano me suggère qu'ils reconnaissent mon numéro et qu'ils laissent sonner juste pour me faire chier.

Alors, je devrais, pour accélérer les choses :

a) M'enchaîner au Consulat Général de France.
b) Faire une grève de la faim.
c) Sacrifier un animal.
d) Toutes ces réponses, dans l'ordre.

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Sinon, j'ai acheté récemment le dernier album de Pink Martini. Il y a là-dedans une chanson d'Henri Salvador, Syracuse :

«Avant que ma jeunesse s'use
Et que mes printemps soient partis
J'aimerais tant voir Syracuse
Pour m'en souvenir à Paris»

C'est la même chose pour moi. D'ailleurs, j'ai eu vingt ans il y a une semaine et demie. Juste que pour moi, on remplace les deux derniers vers par : «J'aimerais tant voir Paris / Pour m'en souvenir à Chicoutimi». Sinon, c'est pareil, hein, vraiment.

lundi 13 août 2007

Le livre des livres

Très bientôt, je devrai choisir ce que j’apporte en Europe et ce que je laisse ici – oui, c’est ça, séparer le bon grain de l’ivraie, l’utile du superficiel, l’indispensable du commun, et ce dans un geste souverain et décisif. Non mais, qu’est-ce qu’on apporte quand on déménage quatre mois de sa vie à des milliers de kilomètres de la maison?

(Au moins sa brosse à dents, je sais, c’est bon.)

Une importante bataille émotive, artistique et morale se prépare dans mon étagère à CD. Je vous en reparle.

Mais pour les livres, c’est plus facile. D’abord, je n’aime pas tellement relire – ce n’est pas comme avec la musique, car c’est vraiment en écoutant et réécoutant un disque que l’on s’y attache, c’est pourquoi j’adore mes vieux albums : pour le souvenir. Et puis j’ai des raisons de penser que la France a quelques librairies et bibliothèques qui pourront satisfaire ma soif de lecture (en plus, ça va m’éviter d’avoir des bagages trop lourds).

Donc, pour les livres, c’est plus facile, je disais. Outre les guides touristiques, j’en apporte un. C’est La détresse et l’enchantement, de Gabrielle Roy.

Je ne sais pas si c’est le livre que j’apporterais sur une île déserte, mais pour un voyage en Europe, il me semble que c’est parfait.

D’abord, c’est superbement écrit. Ensuite, c’est plutôt dans le genre pavé, alors pas de risque de s’ennuyer.
Finalement, c’est intelligent, vraiment.

En gros, Gabrielle Roy raconte ses souvenirs de jeunesse au Manitoba, et son séjour à Paris et à Londres à la fin des années 1930.

J’ai lu ce livre cet hiver, alors que je me posais beaucoup de questions sur mon avenir. Hors, c’est spécialement le thème de La détresse et l’enchantement : quitter la maison, faire ses premières expériences, trouver sa vocation. J’avais l’impression que Gabrielle et moi, on pensait la même chose, et on se posait les mêmes questions.
Je me suis tellement reconnu dans ce livre. J’ai pris conscience que les humains, en général, ont à peu près toujours les mêmes préoccupations, les mêmes émotions, et que ce n’est pas parce que l’on tape à l’ordinateur que l’on est plus brillant que ceux qui nous ont précédé. Rien n’a changé.

Les chapitres qui se déroulent à Londres juste avant la Seconde guerre mondiale sont à souligner particulièrement. Le portrait est réaliste, les Londoniens attachants, l’ambiance terriblement bien décrite. C’est crédible, dépaysant et historique aussi.

Il y a des passages là-dedans qui sont de vrais bijoux. Et puis ça commence comme ça (paf, direct) : «Quand donc ai-je pris conscience pour la première fois que j’étais, dans mon pays, d’une espèce destinée à être traitée en inférieure?»

(Un jour, je vais en faire une adaptation pour la scène, et tout le monde pourra enfin être témoin du génie de Gabrielle Roy, et ça va être un succès, voilà.)

Internet contre nourriture

J’ai déjà expliqué ici que j’initiais tranquillement ma mère aux joies de l’informatique, afin que nous puissions communiquer malgré l’océan qui nous sépare, sans se soucier des fuseaux horaires.

De ce côté, ça va plutôt bien. Maman est de plus en plus autonome. Elle sait de plus en plus quoi faire, et puis elle va prendre ses messages à peu près tous les jours.

J’ignore si j’ai expliqué l’autre partie de l’entente : en échange, Maman m’apprend à cuisiner.

Alors voilà, j’ai à peu près deux poulets, deux sauces à spaghetti, un poulet au riz et un plat de côtelettes de porc à mon actif.

J’ai recopié quelques recettes du livre de cuisine familial. Bien hâte de voir ce que ça va donner. Parce que, bien sûr, Maman ne l’ouvre plus depuis des années. Elle fait la cuisine de mémoire, et puis les quantités, c’est toujours «à peu près gros comme ça». Donc, j’arrête d’en mettre lorsqu’il y en a assez. J’en mets comme d’habitude, quoi.

Bon. Des consignes qui devraient aider le néophyte que je suis.

Et puis hier, je suis allé à l’épicerie avec elle. En fait, c’est ce qui me rend le plus nerveux, faire l’épicerie en France. J’ai des tas de questions en tête. Est-ce que je vais trouver tout ce dont j’ai besoin? Est-ce que je vais reconnaître les produits sous des noms différents? Est-ce que je vais avoir assez d’argent? Est-ce que je vais manquer de quelque chose?

Non : vais-je d’abord trouver l’épicerie?

En plus, passer au marché sera une des premières choses que j’aurai à faire en m’installant.

Ah, j’aurais envie de commencer ma liste d’épicerie tout de suite. C’est facile, je pars de rien.

(Saut dans le vide prévu dans : 10 jours.)

jeudi 9 août 2007

Santa Barbara

Mon précédent message à propos des saints de France m'a donné envie d'aller chercher de l'info sur une sainte au nom assez bizarre : Barbe. Sainte Barbe. On la fête le 4 décembre.

(Oui, ça me tracassait depuis longtemps.)

Voici son hagiographie, selon Wikipedia.

«Barbara ou sainte Barbe aurait vécu au milieu du IIIe siècle à Nicomédie en Asie Mineure, aujourd’hui Izmit, un port de Turquie, sur la mer de Marmara. D’autres sources la font naître à Héliopolis alors possession byzantine dans l’actuelle Syrie où elle vécut sous l’empereur Maximien.

Son père, un riche païen, un satrape du nom de Dioscore, voulut protéger sa virginité (ou la protéger du prosélytisme chrétien). Il l’enferma dans une tour à deux fenêtres. Mais un prêtre, déguisé en médecin, s’introduisit dans la tour et la baptisa.

Au retour d’un voyage, Barbara lui apprit qu’elle avait percé une troisième fenêtre dans le mur de la tour pour représenter la Sainte Trinité et qu’elle était chrétienne. Furieux, le père mit le feu à la tour.

Barbara réussit à s’enfuir, mais un berger découvrit sa cachette et avertit son père. Ce dernier la traîna devant le gouverneur romain de la province, qui la condamna à d’affreux supplices. Comme la fille refusait d’abjurer sa foi, le gouverneur ordonna au père de trancher lui-même la tête de sa fille.

Dioscore la décapita et fut aussitôt châtié par le Ciel : il mourut frappé par la foudre. Quand les chrétiens vinrent demander son corps, ils ne purent la nommer que « une jeune femme barbare ».»

C'est une tragédie grecque, ou un conte de fée qui termine mal - ou bien, je ne sais pas trop.

EDIT : Comme je disais à Anne-Ju sur MSN, lorsque j'aurai une fille, je l'appellerai Barbe Doré, parce que c'est un nom qui tue trop.
(Et puis elle va me détester à mort, la pauvre.)

Oh when the saints

(Oh Lord, I want to be in that number...)

Je pars dans deux semaines. Je n'ai pas encore reçu mon visa. Pour m'aider dans les méandres administratifs, bureaucratiques et diplomatiques, je dois implorer :

a) Sainte Jeanne, patronne de France.
b) Sainte Geneviève, patronne de Paris.
c) Saint Denis, premier évêque de Paris - son tombeau est à cinq minutes d'où je vais habiter, genre.
d) Toutes ces réponses.


Mais maintenant que j'y pense, les saints français ne sont peut-être pas réceptifs aux prières des étrangers. Sainte Jeanne a bouté les Anglais hors de France, et sainte Geneviève a défendu Paris contre l'invasion des Huns. Face à ce racisme - du moins, à ce refus de l'immigration -, je me rabats vers une valeur sûre : les saints martyrs canadiens. Tout à fait moi.

«Maudite soit la Vieille France qui me condamne à balancer au bout d'une corde de six pieds, au bout d'une corde de six pieds»
- Jean Leloup

mercredi 8 août 2007

Contre les dementors / La maison qui rend fou

Cette semaine, j’ai dû passer à mon Centre local d’emploi pour m’inscrire au programme Formation et emploi de l’OFQJ. En gros, c’était simplement pour inscrire mon nom dans l’ordinateur d’Emploi Québec. Une formalité. Ben, ça a pris deux jours, trois déplacements, deux téléphones, des minutes d’attentes et au moins trois fonctionnaires incompétents pour en venir à bout. On m’a même conseillé de faire une demande d’aide financière, et de remplir encore plein de formulaires.

Il paraît que J. K. Rowling s’est inspirée des fonctionnaires de l’aide sociale britannique pour créer ses dementors (détraqueurs en français, je crois). Les fonctionnaires du Centre local d’emploi sont de la même race.

D’abord, ils sont tout pourris de l’intérieur. Ensuite, lorsqu’on les rencontre, un désespoir profond s’installe, et l’air devient glacial, et nos pires souvenirs refont surface. Mais surtout, on n’ose pas les regarder dans les yeux. Certains se jettent sur nous et aspirent notre âme.

(Et puis je me suis sauvé sans redonner le formulaire pour recevoir du BS – pardon, de l’aide financière de dernier recours.)