Or, il ne savait pas trop où se trouvait la salle Pleyel ; il n'avait que le numéro civique, 252, et la rue, Faubourg Saint-Honoré. Aujourd'hui, Marco sait que le Faubourg Saint-Honoré est une très longue rue, et que le 252 est tout au bout.
Marco aurait voulu assister au concert de 14h30 sur Chopin. Or, il arriva à l'heure pile, les portes étaient déjà fermées, et des centaines de spectateurs étaient restés dehors faute de place. Marco se dit : "Tiens, le prochain concert, sur Schubert et Ravel, est à 16 heures. J'attends sur place et j'ai un siège assuré."
Marco attendit, mais il ne fut pas seul. Epaule contre épaule, dos contre poitrine, les spectateurs se tassaient pour être certains d'avoir un siège. Le public mélomane étant majoritairement composé de bourgeois et de mémés, dans l'ensemble bien propre et bien habillé, c'était encore assez supportable, malgré la chaleur qu'il faisait.
Puis vint l'ouverture des portes : la jungle, les animaux, l'émeute presque. Poussé de toutes parts, comprimé, Marco eut peur pour sa survie. Pendant un instant, il ne toucha plus le sol, et il craignit pour la sécurité des enfants et des vieillards. C'est que la finale de rugby s'était subitement déplacée à la salle Pleyel. Sans blague.
Marco assista à un concert d'une heure sans précédent, entre gens civilisés, où la pureté du son n'avait d'égal que le dynamisme de l'interprétation. Un vrai moment de bonheur.
En partant, Marco prit une photo des gens qui attendaient dehors le prochain concert, sans savoir dans quoi ils s'embarquaient réellement. Marco fut aussi surpris, au moment de sa douche, de n'avoir aucun bleu sur son corps. Eh ben.
2 commentaires:
Tout ça me rappelle Rock en Seine ^^
(les mamies en moins, mais il y avait quelques papys)
Babine pour les mamies mélomanes... après tout... c'est elles qui font que je travaille aujourd'hui :)
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