lundi 10 septembre 2007

Enveloppes et tremblements


La semaine dernière, il y a eu ce jour où j'ai cru que c'était déjà la fin. Le début de la fin, en fait. Mon aventure sur le marché du travail français semblait bientôt se terminer, c'était inexorable. A mon désespoir.

Ca a commencé lorsque la dame qui me supervise est entrée dans mon bureau en m'annonçant : "Marc-Olivier, aujourd'hui, je vais avoir besoin de toi pour du travail manuel."

Bon. Du travail manuel. Manuel. De quoi?

Sincèrement, à cet instant, je me suis vu en train de déménager des bureaux, ou de monter des boîtes poussièreuses, ou de passer le balai. N'importe quoi, mais ça me faisait peur.
Je me voyais en train de nettoyer les chiottes, comme Amélie Nothomb dans Stupeur et tremblements, et je me disais que c'était le début de la fin. La spirale de l'humiliation s'ouvrait devant moi, parce que je n'avais pas été à la hauteur des standards français.

Ma-nu-el.

Finalement, j'ai donné une heure de mon temps à cacheter des enveloppes pour l'OFQJ. Des centaines d'enveloppes, à mettre dans des boîtes pour la poste, pour faire la promotion de l'organisme partout en France.

La conclusion de l'histoire : c'était juste la corvée de promo annuelle. Tout le monde y a passé une heure, pas juste le petit stagiaire étranger.
Et cette semaine, j'ai regagné mes tâches habituelles.

C'est dommage parce que j'avais l'intention d'écrire un roman qui aurait commencé comme ça : "Monsieur Sarkozy, président de la République, était le supérieur de monsieur Lefret, secrétaire général, qui était le supérieur de madame Machin, qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais le supérieur de personne."


(En passant, je suis en train de lire le dernier Nothomb, Ni d'Eve ni d'Adam, et c'est loin d'être son meilleur livre. Stupeur et tremblements est imbattable, contrairement à ce que j'ai lu dans certaines critiques.)

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